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L esprit français.

Les Français prennent soin d’eux-mêmes, mais aussi de leurs espaces de vie. Il y a beaucoup de jolis endroits au Québec, mais en général un endroit vivant ne sera pas intéressant pour l’œil, il va avoir une architecture terne étiré sur quelques kilomètres, et les arbres vont être dans la forêt à l’horizon. Il y a de jolis villages au Québec, mais ils ne le sont pas tous. En France, la campagne a étonnamment bien réussi à préserver la nature, malgré que l’occupation humaine y soit si ancienne. Il n’y a pas beaucoup de laideur en France. La modernité aurait pu rendre les espaces urbains plus laids, mais en général elle ne l’a pas fait. Une exception serait le centre Georges-Pompidou à Paris. Quand la France a eu des trains (il y avait comme 6 grandes gares différentes si je me souviens bien), ils ont compris que les gares devaient être des œuvres d’art, pas seulement des bâtiments fonctionnels.

(Ce qui est assez drôle avec la façon dont les trains ont commencé en France, c’est que cela a été fait d’une manière que Thatcher aurait adoré : la libre concurrence! L’idée était de favoriser l’innovation rapide. Bien sûr, c’était un gâchis, il n’y avait pas de normes et les chemins de fer ne pouvaient pas se connecter entre eux parce qu’ils n’étaient pas compatibles, et les compagnies n’ont fait aucun profit, donc elles ont dû le nationaliser.)

Dans les petits villages, on enterre les câbles électriques pour ne pas polluer le paysage urbain.

En France, mes expériences gastronomiques les plus mémorables n’étaient pas celles qui étaient prévues, mais celles qui ne l’étaient pas. Imaginez : vous êtes au milieu de nulle part, vous allez dans un endroit où les camionneurs s’arrêtent pour déjeuner… et vous êtes servi le plus extraordinaire cassoulet de votre vie. Pourquoi ? Parce que c’est la France.

Autre chose. Vous n’avez pas besoin de planifier un voyage en France. Vous pouvez vous arrêter n’importe où et il y a des histoires à raconter à chaque mètre carré. N’importe quel village aussi petit pouvait avoir quelque chose à voir, comme une ancienne toilette.

Donc, en France, il y a une mentalité qui est, pour le dire franchement, « pourquoi s’en faire plus ? » (pourquoi serait-ce un emmerdeur ?).

Quelque chose que j’aime beaucoup en France, c’est la repartie. Ils ne se contentent pas de parler. C’est ennuyeux. Ils calculent l’impact de ce qu’ils disent avoir l’effet maximal. Il y a un art français de l’ironie qui ne se trouve nulle part ailleurs. Ou ils utilisent des euphémismes intelligents pour le sarcasme. Ou ils utilisent carrément des antiphrases, comme ma grand-tante qui dirait « Elle est bien gentille, elle a de beaux yeux et elle fait sport » (Elle est assez gentille, elle a de jolis yeux et elle a un look sportif) sur les femmes qu’elle détestait. L’inconvénient à cela est que les gens peuvent être trop francs les uns avec les autres, et parler d’une manière cruelle parfois. Cependant, cela fait beaucoup d’humour. Un site comme Vie de merde serait difficile à réaliser au Québec parce qu’il s’agit de répétition tout le temps, et je doute que les gens puissent écrire leurs histoires de façon aussi humoristique. Ce n’est pas qu’il n’y a pas de capacité de le faire, mais plutôt qu’il n’y a pas la volonté de le faire, on n’accorde pas d’importance à l’écriture avec une façon aussi divertissante. Les Québécois peuvent être drôles quand ils écrivent, il suffit de lire

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