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L'or de la France.

L’histoire du deuxième plus grand stock d’or à l’époque.

L’histoire de 2500 t d’or.


À l’époque, la majeure partie de l’or français se trouvait à Paris, dans le plus grand coffre-fort du monde, « La Souterraine ». Une pièce souterraine de 30 m (100 pi), d’une superficie de 11 000 m² (118 403,01 pi²), supportée par 658 piliers, fermée par une tourelle en acier et concret pesant 130 t.

Le reste fut dispersé dans les 200 succursales de la Banque de France.

En 1932, alors que la majeure partie de l’Europe observe avec inquiétude la situation en Allemagne, la France décide de déplacer l’or loin de ses frontières orientales et méridionales. Dans les premiers mois de l’année, 148 branches de la BdF sont vidées et 275 t d’or ont été déplacés.

En 1934, ils décidèrent de fondre la plupart des pièces d’or en lingots d’or pour en faciliter le transport.

En 1938, après Munich, la France a lancé un programme pour envoyer de l’or aux États-Unis, au cas où ils auraient besoin d’acheter des armes. 600 t d’or ont été envoyés par là, cette année-là.

En 1939, se sentant menacés, la Belgique et la Pologne confient leur or à la France. En même temps, sentant la guerre se rapprocher, tout l’or, sauf celui de La Souterraine, fut déplacé vers les 51 branches les plus proches du port de Brest, du Verdon et de Toulon.

En septembre 1939, au moment de la déclaration de guerre, le projet de vider La Souterraine est mis en branle par le ministre des Finances de l’époque, Lucien Lamoureux, contre la volonté du gouvernement. En un mois seulement, l’or a disparu. Il a fallu 35 convois, plus de 300 camions.

Entre septembre 1939 et avril 1940, la France décide de continuer à envoyer de l’or aux États-Unis. La marine française a transporté 400 t d’or en quatre voyages avec 11 navires. Utiliser des croiseurs de combat pour transporter l’or au lieu des dreadnoughts plus grands mais plus lents.

Le 19 mai 1940, le porte-avions Béarn quitte Toulon avec 195 t d’or, rejoignant deux croiseurs de combat aux Açores, le Jeanne d’Arc et l’Émile Bertin, qui quittent Brest le 21 avec 210 t d’or. Ils sont arrivés à Halifax, au Canada, le 1 juin. L’or est remis aux autorités canadiennes et seul l’Émile Bertin, le navire militaire le plus rapide au monde à l’époque, retourne à Brest.

Le 28 mai, Charles Moreton, l’un des cinq employés de la Banque de France qui supervisait le transfert de l’or, préparait la Ville d’Oran, un navire civil transformé en navire militaire auxiliaire, lorsque deux douaniers, voyant l’agitation, décidé d’arrêter ce qui se passait, en disant qu’ils ne possédaient pas les papiers de droits (ouais buraucratie). Moreton fit signe au commandant du navire et deux soldats emmenèrent les officiers pour les enfermer. Le navire a navigué, avec 212 t d’or, à Casablanca.

À Casablanca, M. Moreton a supervisé le transbordement de l’or de la Ville d’Oran au croiseur de la Marine, l’USS Vincennes, chargé de transporter l’or à New York.

En même temps, il y a eu des négociations difficiles entre la France et les États-Unis. Les États-Unis voulaient échanger l’or contre des dollars américains, ce qui était inacceptable pour les Français et après le 5 juin, il a été décidé qu’aucun autre or ne serait donné aux navires américains.

Le 11 juin, à quelques jours de la Wehrmacht, l’Émile Bertin quitte Brest avec 255 t d’or, le plus grand transfert réalisé par un seul navire.

Sur le rivage, l’ordre fut donné de transférer les 750 t restants du fort de Portzic au port de Brest, sous la surveillance du lieutenant Bigenwald. Au même moment, le chargement du navire est supervisé par René Gontier, employé de la Banque de France.

La Wehrmacht n’était qu’à 400 km de Brest, la Luftwaffe bombardait déjà les routes à l’est de Brest.

Ils n’avaient pas assez de camions et ceux qu’ils avaient étaient trop petits. Heureusement, onze camions (5 à 6 t) abandonnés par l’armée britannique ont été retrouvés et réparés. Sans eux, il aurait été impossible de terminer le chargement à temps.

Le 17 juin, le maréchal Pétain annonce la capitulation, mais la Banque de France, à l’époque une compagnie privée, des commis et la Marine, sous l’injonction de l’amiral Darlan, n’arrête pas le chargement.

Le 18 juin 1940, 75 navires se préparent à appareiller. Ils avaient sept heures pour terminer le chargement des trois navires, le Ville d’Alger, le Ville d’Oran et le El Mansour. Les bombardements ont continué, une colonne de l’armée allemande était à moins d’un jour. Un autre navire est choisi pour être chargé avec de l’or, le El Kantara.

A 14h, les navires entament les préparatifs de départ, le dernier navire est chargé in extremis à 18h et part à 18h30, juste avant la tombée de la nuit. Il était impossible de naviguer dans le champ de mines et les filets de protection la nuit.

Pendant ce temps, à Lorient, le Victor Schœlcher était chargé d’or belge et polonais. Rencontre avec la flotte de Brest, mise en route pour Dakar. Transportant 1100 t d’or, c’était et c’est toujours la plus grande cargaison d’or jamais réalisée.

Maintenant, de l’autre côté de l’Atlantique, toujours le 18, l’Émile Bertin est arrivé à Halifax, au Canada. Petit problème, la France est désormais l’ennemie du Royaume-Uni. Le navire a reçu l’ordre de se dérouter et de se rendre à Fort-de-France en Martinique. Ils sont arrivés le 24, après avoir dépassé trois vaisseaux anglais.

Donc maintenant, vous avez 1145 t à New York, 225 t à Fort-de-France et 1100 t à Dakar.

Donc tout va bien maintenant? N’est-ce pas? Non.

Vous avez maintenant une question : à qui appartenait cet or ? à la France de Vichy ou à la France de De Gaulle ? Non plus, elle appartenait à la Banque de France, rappelons-nous que c’était une entreprise privée à l’époque.

Churchill, aussi, était très intéressé par tout cet or, la guerre est assez chère vous voyez.

Les bateaux arrivaient à peine à Dakar, ils ont été rapidement déchargés et l’or a été envoyé à Thies, dans un fort militaire.

Après que les troupes anglo-françaises eurent été repoussées de Dakar par les troupes de Vichy, il fut décidé d’envoyer les 1100 t d’or 900 km à l’intérieur du continent à Kayes. Parce qu’ils voulaient plus que le vaisseau.

Après cela, il est resté à peu près le même, ils ont dû sacrifier l’or belge pour satisfaire l’envahisseur, qui l’a rapidement fondu et envoyé en Suisse pour payer ses armes, et aussi pour le garder propre, si vous voyez ce que je veux dire. Mais ils ont dû attendre 2 ans avant d’obtenir tout cela, la Banque de France ne voulait pas le faire, mais a été forcée d’agir donc ils ont pris la route la plus lente possible.

Après la guerre, la France a utilisé sa propre réserve pour remplacer l’or belge.

Et dans tout ce mouvement, savez-vous combien d’or a été perdu ?

395 kg. Oui, c’est des kilogrammes.

Seulement 0,016% des 2500 t d’or ont disparu.

Et tout cet or a aidé à la reconstruction, dans les deux années qui ont précédé le plan Marshall.


Applaudissez tout le monde.

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